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SOPHIE LYTKA

CERAMIQUE

Un univers fantasmé

 

Le rêve ? Le cauchemar ?

Qui peut réellement dire ce qui représente l’univers de Sophie Lytka?

En découvrant son travail, on plonge progressivement dans un univers à cheval entre l'imaginaire et le réel.

Un monde à la fois rassurant et effrayant où se côtoient d’égal à égal les hommes, les animaux, les insectes…

Dans ce monde imaginaire, ils vont même jusqu’à la fusion : impossible de savoir si nous sommes en présence d’animaux humanisés ou d’humains métamorphosés.

Peut-être ne s’agit-il que de masques ? Comme autant de carapaces que nous choisissons de revêtir… Consciemment ou non.

C’est la vérité de ce que nous sommes qui intéresse Sophie Lytka.

Nos sentiments, nos craintes, nos envies, sont dictés par notre nature profonde : celle de l’animal que nous sommes et de la vie qui l’entoure.

Ainsi, Sophie Lytka révèle nos angoisses, nos peurs les plus profondes, nos joies les plus vives, nos bonheurs et nos déchirures.

 

Révéler l'intime

 

Sophie Lytka matérialise l'intime, le profondément caché.

Ses œuvres font écho à notre intimité la plus personnelle, qu’elle soit sombre ou qu’elle soit lumineuse.

En prenant le temps de contempler l’une de ses sculptures, nul doute que l’on y reconnaît forcément l’objet de l’un de nos sentiments enfouis.

Il ne s'agit pas de ce qu'on peut inconsciemment enfouir, mais de ce qui, dans l'émotion personnelle, ne peut consciemment pas être dit.

Ce que chacun de nous ne peut décemment pas révéler au monde, par pudeur, ou même par honte, trouve ici une expression criante.

Ainsi, avec la céramique, elle matérialise l'insondable, l'intouchable, l'impalpable en donnant un visage aux sentiments cachés.

Ces boules au ventre, qui nous emplissent de joie ou nous rongent d'une douleur feutrée, sont autant d'intimes élans d'émotions qu'expriment la contorsion de visages et des corps accessoirisés et façonnés par une main presque impudique qui aurait mis au monde ce qui ne peut être dit.

La révélation de ces émotions réjouit, dérange, froisse, car elle est la représentation de nos propres secrets.

Comme si elle avait lu en nous sans même nous connaître. C’est cela qui nous interpelle… Parce que cela nous dérange, parce que cela nous gratte, parce que cela nous invite à nous découvrir plus profondément.

Sophie rend visible ce que nous sommes intrinsèquement au travers de ses sculptures qui, finalement, sont de merveilleux miroirs.

Les attitudes déshumanisées de ses personnages mystérieux aux regards envoûtants, parfois perçants, nous interrogent sur la vérité de nos existences.

 

FJP.

 

« J’aime travailler la terre pour ses qualités humaines.

Elle sait être tendre ou douce, peut se montrer changeante ou révèler un caractère têtu qui vous oblige à

la suivre.

Je fais ma part du boulot et elle fait la sienne.

Je la modèle, je la façonne, je l’assemble mais, au final, elle n’en fait qu’à sa tête et craque là où je ne le souhaite pas, se creuse là où je m’y attends le moins.

Parfois, au contraire, elle reste bien sage alors que c’est la fissure ou la cloque que je veux provoquer.

Et c’est là bien souvent ma volonté : provoquer l’accident, les défauts, les aspérités…

Comme l’humain qui évolue avec le temps et l’expérience, la terre change au fur et à mesure des étapes d’une réalisation.

Elle vit.

Et c’est ce qui m’intéresse.

Que les choses évoluent, changent ou m’échappent : Le temps, la matière, les formes, les couleurs…. »

 

SL

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